Partie 6

Développez votre stratégie SEO internationale

L’une des plus grandes opportunités pour les produits digitaux tels que les logiciels en ligne, c’est la possibilité de pouvoir rapidement grossir sur un marché international.

Attention à bien respecter les bonnes pratiques du SEO multilingue.

Les bonnes pratiques du SEO pour un site multilingue

Si votre solution en mode SaaS évolue dans un milieu peu concurrentiel dans le pays de lancement, il y a fort à parier que la concurrence soit également faible, voire nulle, dans d’autres pays. A l’inverse, si la concurrence est forte, peut-être qu’elle l’est moins dans d’autres pays.

Quoi qu’il en soit, si vous avez un site déjà bien établi dans une langue et que vous pensez à vous exporter à l’international, il est fort probable que vous puissiez rapidement vous positionner dans cet autre pays.

Pour revenir sur un sujet un peu plus terre à terre, il faut aussi savoir qu’il ne suffit pas de publier du contenu dans une autre langue sur votre site pour qu’il se positionne correctement dans un autre pays. Il y a certaines bonnes pratiques SEO à respecter au risque de “pénaliser” votre référencement naturel global.

Comment gérer l’internationalisation des contenus

Idéalement, il est plus “simple” de partir d’un site déjà bien établi, mais il n’est pas impossible de produire les contenus en simultané sur plusieurs langues. Ce qui me fait dire que c’est plus simple, c’est que votre contenu est déjà assez étoffé et théoriquement, votre maillage interne a déjà été créé. Il sera donc plus simple de traduire ce contenu dans un ordre logique et pouvoir mailler les pages entre elles plutôt que de devoir repasser ensuite sur chaque page.

Quoi qu’il en soit voici pour moi le point le plus important dans l’internationalisation de vos contenus : abandonnez l’idée de faire des traductions automatiques.

Eviter la traduction automatique pour le SEO international
Privilégier la traduction qualitative et humaine pour le SEO international de votre SaaS

Dans le pire des cas, vous pourriez éventuellement faire une traduction automatique pour le faire reprendre par un rédacteur compétent dans cette langue, mais selon moi, c’est une fausse bonne idée. Il vaut mieux directement fournir les contenus à des traducteurs qualifiés pour leur laisser la possibilité d’adapter le contenu au mieux et éviter les limites imposées par une “prétraduction” plus ou moins pertinente. Attention également à bien préciser tous les éléments à traduire : le contenu bien sûr, mais aussi la balise “title”, l’URL, la “meta description”, les attributs “title” des liens internes, les attributs “alt” et légendes des visuels, les données structurées, etc.

Évidemment, selon les pays, votre logiciel en ligne devra peut-être s’adapter à la législation en vigueur dans le pays sur lequel vous souhaitez vous positionner. N’oubliez pas ce point également dans la traduction de vos contenus.

Concernant la priorisation de la traduction des contenus, il serait tentant de se dire qu’il faut viser les langues les plus parlées, mais là encore, c’est une mauvaise idée. Déjà parce que vous ne voulez peut-être pas vous positionner sur le marché chinois, mais aussi, et surtout parce que votre marché cible ne se trouve peut-être pas dans ce pays. Il vaut mieux penser “étude de marché” plutôt que “quantité”.

Nom de domaine : quelle stratégie choisir pour le SEO international ?

Tout d’abord il faut réfléchir à la façon dont vous allez techniquement gérer le multilinguisme. Il y a plusieurs méthodes possibles, les voici, classées par ordre d’efficacité : 

  • Avoir une extension de nom de domaine par langue +++. Par exemple domaine.fr pour le marché français et domaine.es pour le marché espagnol. D’après moi, c’est la solution idéale sur le long terme, car d’après mon expérience et différentes études de cas. Un site multilingue sur un seul nom de domaine qui bascule sur ce mode de fonctionnement (un domaine par langue) gagne systématiquement en positionnement / trafic / conversion. Malheureusement, c’est aussi probablement la solution technique la plus coûteuse en temps et en argent. Cela étant ce surcoût peut rapidement être amorti par la croissance générée.
  • Avoir un sous-domaine par langue ++. Par exemple fr.domaine.com pour le marché français et es.domaine.com pour le marché espagnol. Je pense que c’est une bonne solution si vous ne pouvez pas avoir une extension de domaine par langue. Ça permet également d’avoir des URL assez claires.
  • Avoir un sous-dossier par langue +. Par exemple domaine.com/fr pour le marché français et domaine.com/es pour le marché espagnol. C’est probablement la méthode la plus simple à mettre en place, mais c’est aussi la moins efficace selon moi.
Choisir la structure du nom de domaine pour l'internationalisation du SEO de sa solution en mode SaaS

Il est bien sûr possible d’afficher différentes langues aux utilisateurs avec des paramètres d’URL, mais c’est vivement déconseillé. Non seulement parce qu’on évite généralement les paramètres d’URL pour des pages importantes, mais aussi parce que vous ne pourrez pas utiliser le ciblage géographique de la Search Console de Google.

Ne redirigez pas automatiquement les visiteurs selon leur langue !

Au cours de mes différentes expériences, on m’a souvent posé la question suivante :

Faut-il rediriger l’utilisateur vers la langue la plus adaptée pour lui ?

La réponse est assez simple, c’est non.

Déjà d’un point de vue expérience utilisateur, mais aussi d’un point de vue purement SEO.

Comment pouvez-vous savoir quelle est la langue la plus adaptée pour lui ? Via la langue paramétrée dans son navigateur, celle du pays où son IP est géolocalisée, celle sur laquelle ses recherches Google sont paramétrées ?

Disons que dans la plupart des cas ça fonctionnera, mais dans d’autres cas (déplacements professionnels, VPN, etc), vous ne ferez qu’énerver votre prospect. De mon point de vue, un simple bouton (facilement trouvable) permettant de changer de langue est largement suffisant. À condition bien sûr que ce bouton renvoie vers la page équivalente dans la langue sélectionnée. Je vois encore trop souvent des sites qui se contentent de renvoyer vers la page d’accueil, quelle que soit la page sur laquelle le visiteur se trouvait.

Pour la partie SEO, c’est essentiellement lié aux crawlers des moteurs de recherche. Pour faire une explication courte : Google déconseille tout simplement de faire des redirections automatiques vers la langue supposée de l’utilisateur (source).

Pour vous donner un peu plus d’informations : si le robot de Google vient sur votre site, il peut aussi bien venir des États-Unis que d’autres pays. Vous devrez donc parfaitement configurer votre redirection géographique et vous assurez que le bot de Google est toujours sur la version qu’il devrait voir. Vous pouvez bien sûr cibler l’user-agent du Googlebot, mais ce ne sera pas suffisant, une résolution DNS inversée sera nécessaire pour s’assurer qu’il s’agit bien d’un vrai Googlebot. Là encore, ça peut ne pas être suffisant, car la majorité des crawls se fait tout de même depuis les États-Unis. La moindre erreur de paramétrage pourrait faire en sorte que la mauvaise version linguistique de votre site s’affiche dans les résultats de recherche. Ce serait dommage d’afficher du contenu en anglais pour les utilisateurs français.

Proposer du contenu en fonction de la langue supposée du visiteur n’est donc absolument pas une bonne idée ni une bonne pratique pour tout un tas de raison. Si vous faites les choses correctement (cf. les paragraphes suivants), Google proposera la version la plus adaptée à ses utilisateurs.

Indiquer à Google et autres robots les variantes linguistiques

Pour correctement indiquer aux moteurs de recherche les variantes linguistiques de votre site, il existe 3 méthodes. D’après mon expérience, ces 3 méthodes fonctionnent aussi bien les unes que les autres. C’est donc à vous (et vos développeurs) de voir quelle méthode vous semble la plus simple à mettre en place de manière automatique. Quelle que soit la méthode que vous choisissez, dans tous les cas, chaque page doit comporter une indication sur ses variantes linguistiques (dont elle-même) et les URL doivent être au format absolu et non relatif.

Voici ces 3 méthodes : 

  • Sitemap : c’est pour moi la méthode la plus fastidieuse, car c’est celle qui nécessite le plus de code, mais selon les technologies que vous utilisez sur votre site, ça peut vous arranger. 
  • Balises HTML : c’est la méthode la plus commune, car c’est celle que proposent généralement les CMS et leurs extensions. Toutes les variantes linguistiques de chaque page se trouveront dans la balise “head”. Selon le nombre de variantes, ça peut alourdir le code de vos pages, mais ça reste tout de même très marginal.
  • En-têtes HTTP : c’est ma méthode préférée, mais c’est aussi la plus technique. Avec cette méthode, vous n’ajoutez pas d’éléments dans votre code HTML, mais surtout, vous pouvez simplement indiquer des variantes linguistiques pour des fichiers PDF (ce qui n’est pas possible via les balises html).

Attention, ce n’est pas tout. Certains autres aspects de votre site vont aussi entrer en compte dans la compréhension de votre pays cible par Google. Certains pays ont plusieurs langues et certaines langues ont des variantes régionales. L’adresse physique du serveur importe peu (c’est Google qui le dit), en revanche, un serveur physiquement proche des internautes concernés aura un impact sur le temps de chargement, d’où l’utilité d’avoir différents serveurs ou d’utiliser un CDN.

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(Promis, je ne vous parlerai pas des balises « title », meta description et attributs « alt » des images, vous l’avez sûrement déjà lu des centaines de fois ailleurs. Là on passe au niveau supérieur.)